Journées PFC


Conférences invitées

W. Tecumseh Fitch (Université de Vienne)

Unity & Diversity in Human Language: The Biological Roots of Universal Grammar

Discussions about „language universals“ have often confused putative universals of languages (e.g. „all languages have verbs“) with universals of the human mind that are involved in acquiring language (e.g. „all humans can quickly acquire large vocabularies“).  Chomsky’s „Universal Grammar“, and my discussion, concerns the latter. Most scholars agree that the human capacity to acquire language rests upon some species-specific biological basis, shared by all humans, but the nature of this basis remains sharply debated.  In particular it remains an open question the degree to which universal features of human minds are shared (or not) with other species. Although human language appears to be unique as a whole, many of its individual cognitive components can be found individually in other species. Regarding semantics in particular it seems that many important human conceptual abilities rest upon a deep and broadly shared cognitive „toolkit“ whose components can be observed in other species.  Even apparently unusual human features may be studied comparatively. Several biological features differentiate humans from chimpanzees, including vocal learning, complex syntax, and a drive to communicate. However, at least some of these abilities have evolved convergently and are found in more distant relatives such as birds; this fact opens even these unusual features to comparative study. While this does not decrease the uniqueness of human linguistic abilities, it does make them more amenable to biological study. The one feature that remains arguably unique to humans is what I have dubbed „dendrophilia“ – our propensity to group the elements of stimuli into tree-like structures. I will end with some speculations about how the biological nature of human linguistic abilities is reflected in language universals, and particularly on some interesting cases where apparent universals are violated.


Hans Goebl (Université de Strasbourg)

Introduction aux problèmes et méthodes de la dialectométrie

La dialectométrie (DM) est une fille de la géographie linguistique (GL) française, lancée par Jules Gilliéron (1854-1926) dès 1902, alors que la GL est un rejeton direct de réflexions pluri-séculaires („typiquement“) françaises sur l’importance de l’espace (de la France) pour la coexistence politique et sociale (etc.) de ses habitants.

Sur les traces de la GL, opérant avec des méthodes qualitatives, la DM a pu démontrer, à l‘aide de méthodes quantitatives voire „globales“, que la convivance et l‘inter-communication linguistiques des habitants d’un espace donné (ici: de la France) sont régies par certaines régularités – pour ne pas dire: de lois – de nature anthropique, qui peuvent être conçues comme l’émanation d’une „gestion particulière (ici: dia- ou basilectale) de l’espace de la part de ses habitants“.

En outre, il a pu être prouvé que la „gestion (basilectale) de l’espace“ en question opère avec toutes les catégories linguistiques, de la phonétique au lexique, en passant par la morphologie et la syntaxe, à condition d’en examiner une grand nombre d‘attributs respectifs.

Le but de ma conférence est double: a) de présenter – surtout à l’aide de recherches faites sur les données de l’“Atlas linguistique de la France“ (ALF) – les prérequis théoriques et pratiques de la DM, et b) de donner un rapide aperçu des résultats de l’application combinée de méthodes-DM numériques et visualisatrices, par le moyen de la projection (commentée) d’une bonne douzaine de mises en cartes quantitatives en couleurs.


Elisabeth Stark (Université de Zurich)

La grammaire normative face à la réalité d’usage – l’accord du participe passé dans les corpus oraux du français contemporain

Dans cette conférence, nous visons à démontrer que les règles normatives autour de l’accord du participe passé en français standard contemporain ne correspondent pas à l’usage réel des locuteurs natifs et peuvent même partiellement être considérées comme un „virus grammatical“ (MacKenzie 2013). Après avoir résumé les principes fondamentaux de l’accord du participe passé dans les langues romanes selon Loporcaro 1998, nous allons essayer de modéliser l’accord du participe passé avec le modèle des sondes et des phases de Chomksy 2001 pour dévoiler quelques problèmes descriptifs qui indiquent une différence fondamentale entre l’accord du participe passé dans les constructions utilisant l’auxiliaire avoir et celles utilisant être. Cette différence peut être confirmée empiriquement dans deux corpus oraux (C-ORAL-ROM et OFROM) et incite, selon nous, à une adaptation des règles normatives à la grammaire ‚réelle‘ des locuteurs natifs, entre autres et surtout pour l’enseignement du français langue étrangère.

Bibliographie (choix)

  • Chomsky, Noam (2001), „Derivation by Phase“, in: Michael Kenstowicz (ed.): Ken Hale. A Life in Language. Cambridge/Mass: MIT Press, 1-52. C-ORAL-ROM: Cresti, Emanuela / Massimo Moneglia (2005), C-ORAL-ROM. Integrated Reference Corpora for Spoken Romance Languages. Amsterdam: Benjamins.
  • Loporcaro, Michele (1998), Sintassi comparata dell’accordo participiale romanzo, Torino: Rosenberg e Sellier.
  • MacKenzie, Ian (2013), “Participle-object agreement in French and the theory of grammatical viruses“, in: Journal of Romance Studies 13-1, 19-33.
  • OFROM: Corpus oral de français parlé en Suisse Romande (http://www11.unine.ch)
    (Cf. Avanzi, Matthieu / Béguelin, Marie-José / Diémoz, Federica (2012-2014): « Présentation du corpus OFROM – corpus oral de français de Suisse romande », Université de Neuchâtel (http://www.unine.ch/ofrom))